Comment et pourquoi la mante religieuse tue le mâle ?

Comment et pourquoi la mante religieuse tue le mâle ?

Comment la mante religieuse tue le mâle : un phénomène fascinant de la nature

 

La mante religieuse (Mantis religiosa), fascinante parmi les arthropodes, est réputée pour son comportement nuptial unique et souvent mortel pour le mâle. Ce phénomène de cannibalisme sexuel intrigue les entomologistes et soulève de nombreuses questions sur l’évolution et la reproduction de cette espèce d’insectes.

Mais ATTENTION : Il est loin d'être si fréquent, certaines espèces comme les Sibylla Pretiosa peuvent très bien vivre en groupe tant qu'elles sont bien nourries. On en discute :

Anatomie et comportement prédateur de la mante religieuse

Morphologie et adaptation

La mante religieuse est un insecte carnivore doté d’une morphologie parfaitement adaptée à la chasse et à la capture de proies. Son corps est divisé en trois parties : la capsule céphalique, le thorax et l’abdomen. Elle possède des yeux composés, capables de détecter le moindre mouvement, et des antennes qui jouent un rôle sensoriel crucial. Ses pattes antérieures, redoutables outils de capture, sont armées de spines acérées permettant de maintenir fermement ses proies.

 

Les mantes sont des prédateurs opportunistes qui se nourrissent de divers orthoptères, tels que les sauterelles, les criquets, mais aussi des coléoptères, hyménoptères, lépidoptères, araignées, et même de petits vertébrés comme les reptiles et les amphibiens dans certaines conditions. Leur régime alimentaire varié en fait des auxiliaires de la lutte biologique, participant à la régulation des populations d’insectes nuisibles.

Mais alors POURQUOI ?

Le cannibalisme sexuel : pourquoi la femelle dévore-t-elle le mâle ?

Le cannibalisme sexuel chez la mante religieuse est un comportement bien documenté, bien que variable selon les circonstances. Il s’agit d’un processus où la femelle, souvent plus grande et plus robuste que le mâle, le dévore pendant ou après l’accouplement. En effet beaucoup de profanes l'ignorent mais dans la nature la femelle mange régulièrement son mâle PENDANT l'accouplement.

Facteurs influençant le cannibalisme sexuel

  1. Nutrition et survie de la femelle : Les femelles de mantes religieuses ont un besoin énergétique accru pour pondre leurs œufs. En consommant le mâle, elles acquièrent un apport nutritionnel optimal, favorisant ainsi la production d’œufs viables.
  2. Stress et proximité : Lorsque la femelle est affamée ou dans un environnement pauvre en ressources, la probabilité de cannibalisme sexuel augmente. Un mâle trop proche ou trop maladroit peut être pris pour une proie.
  3. Stratégie évolutive : Certains chercheurs en entomologie suggèrent que le cannibalisme sexuel pourrait être un avantage adaptatif, augmentant les chances de survie des descendants.
  4. Influence des espèces : Toutes les espèces de mantes ne pratiquent pas le cannibalisme sexuel. Certaines, notamment dans des régions tropicales, présentent un taux plus faible de ce comportement.

Même si cela semble incroyablement cruel en réalité le cannibalisme sexuel est bon pour le mâle. Pas sûr qu'il s'en réjouisse sur le moment mais en réalité et en ouvrant votre compréhension vous comprendrez que le cannibalisme sexuel est une opportunité pour le mâle de fortifier sa descendance et donc d'augmenter ses chances de transmettre ses gènes. Ce qui est l'unique objectif de la vie d'un mâle insecte. 

Les insectes ne connaissent pas le plaisir, la joie ou l'amour. Leur sentiment est limité à des éléments réflexes comme la faim, la peur, le stress, et le besoin impérieux de se reproduire. Pendant longtemps on a d'ailleurs pensé que les insectes ne pouvaient ressentir la douleur. Aujourd'hui, et bien que la question fasse encore débat, les dernières études semblent démontrer qu'une grande partie du règne ressente à minima une gêne en lieu et place de douleur. Ce qui est une forme de douleur in fine. 

Le processus du cannibalisme sexuel

  1. L’approche du mâle : Pour s’accoupler, le mâle doit approcher la femelle avec précaution. Il déploie souvent un comportement nuptial, utilisant ses pattes articulées et antennes pour tenter de calmer la femelle
  2. L'accouplement : Le mâle grimpe sur le dos de la femelle et utilise son organe copulateur pour féconder ses ovules. Pendant cet acte, la femelle peut commencer à lui mordre la capsule céphalique.

  1. La décéphalisation (ou aime dire la DECAPITATION 😁) : Si la femelle attaque le mâle, elle débute généralement par la tête, qui contient les centres nerveux inhibiteurs. Ce curieux mécanisme fait que le mâle continue à s'accoupler même après avoir perdu la tête, puisque son système nerveux abdominal prend le relais. C'est bien pratique 😎.
  2. Consommation du mâle : Une fois l'accouplement terminé, la femelle dévore souvent le reste du corps du mâle, y compris ses pattes postérieures et son abdomen. Les pièces buccales puissantes de la femelle permettent une ingestion rapide.

Impacts biologiques et évolutifs

Avantages pour la femelle

  • Augmentation du succès reproductif grâce à un apport en protéines.
  • Accès à des nutriments essentiels pour développer et pondre les œufs. En effet la ponte de plusieurs oothèques, parfois jusqu'à 5/6, demande une quantité énorme de calories.

Conséquences pour le mâle

  • La mort du mâle peut sembler un désavantage, mais elle favorise la transmission de son matériel génétique.
  • Certains mâles adoptent des stratégies évitant le cannibalisme, comme la fécondation rapide, l’offrande nuptiale ou pour les plus féroces l'agression physique pure et dure de la femelle visant à la blesser suffisamment que pour qu'elle ne présente plus un risque pour eux. Noter que l'on pourrait faire un parallèle, certes un peu rapide mais cocasse, entre ce mode de reproduction violent et celui des requins qui parfois mordent leur femelle jusqu'à la mort de celle-ci. Impitoyable nature. 

Ces images sont extrêmement dures à trouver, pardonnez la qualité approximative.

Conclusion

Le cannibalisme sexuel chez la mante religieuse est un exemple fascinant de stratégie adaptative. Bien que brutal, ce comportement est avant tout une tactique évolutive favorisant la survie de l’espèce. S'il est extrêmement choquant pour notre perception humaine il est également une porte ouverte vers un monde qui ne fonctionne pas du tout selon les mêmes règles. 
Un monde où la cruauté ou l'amour n'existent pas : seule compte la survie de l'espèce. 

Aymeric

En lire plus

phasmes : Comment s'en occuper
Comment la mante religieuse se reproduit ?

Laisser un commentaire

Ce site est protégé par hCaptcha, et la Politique de confidentialité et les Conditions de service de hCaptcha s’appliquent.