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Comment la mante religieuse se reproduit ?

Comment la mante religieuse se reproduit ?

Comment la mante religieuse se reproduit ? 

Introduction

La mante religieuse (ordre des Mantodea) est un insecte fascinant, connu du grand public pour son comportement cannibale et son apparence prédatrice. Appartenant aux arthropodes (grosso modo les insectes avec squelettes externes, leurs "coquilles" de chitine EST leur squelette), elle se distingue par ses pattes antérieures puissantes adaptées à la capture de proies et son thorax allongé. Parmi les nombreuses espèces recensées dans le monde des insectes, certaines sont particulièrement étudiées en entomologie pour leurs méthodes de reproduction, leur cycle de vie et leur rôle dans la biodiversité. Découvrons ensemble les différentes étapes du cycle reproducteur de la mante religieuse, depuis la parade nuptiale si fatale jusqu'à l'éclosion des larves.

La phase de reproduction : de la rencontre à l'accouplement

La recherche du partenaire

Durant la saison chaude, les mantes religieuses entrent en période de reproduction. En élevage on simulera cette période par des températures allant de 22°C à 30°C pour certaines espèces. Il est en effet très dur d'obtenir de bonnes reproductions sous les 20°C.
Les femelles, souvent plus grandes et robustes que les mâles, émettent des phéromones afin d'attirer un partenaire. Les mâles utilisent leurs longues antennes et leurs yeux composés pour localiser ces signaux chimiques. Taille d'antenne qui d'ailleurs est un facteur aidant au sexage même si on lui préfèrera le nombre de segments abdominaux. 

Ici vous pouvez clairement remarquer que le mâle bien que nettement plus petit que sa femelle possède cependant des antennes plus longues. Elles servent à détecter les phéromones de la femelle. (crédit photo Serge.Z).

La parade nuptiale et l'accouplement

Avant l'accouplement, le mâle adopte une approche prudente. Il déploie ses ailes antérieures et réalise des mouvements saccadés pour indiquer ses intentions. Lorsque la femelle accepte le mâle, celui-ci grimpe sur son dos et martèle parfois le dos de la femelle avec ses ravisseuses pour signaler à celle-ci qu'il n'est pas une proie.  L'accouplement peut durer plusieurs heures et implique le transfert des spermatozoïdes via une structure appelée spermatophore. Un seul accouplement suffit à la mante religieuse pour pondre entre 1 et 7 oothèques (généralement 4/5) durant le reste de sa vie. Cependant certains éleveurs aiment refaire un accouplement par sécurité, bien que la pratique ne soit pas vraiment validée scientifiquement. 

Le cannibalisme sexuel : un phénomène fascinant

Un des comportements les plus connus chez la mante religieuse est le cannibalisme sexuel. Dans de nombreux cas, la femelle dévore le mâle pendant ou après l'accouplement, et malheureusement pour les éleveurs souvent AVANT. Ce qui justifie en partie le prix des mantes religieuses par rapport aux phasmes par exemple. Ce comportement, bien que dramatique, présente des avantages évolutifs : il permet à la femelle d'acquérir des nutriments essentiels pour la production des oeufs et maximise le succès reproductif du mâle en favorisant le développement embryonnaire.

Ici vous pourrez observer l'incroyable capacité du mâle mantid à se placer et à se reproduire sans sa tête. 

La ponte et le développement embryonnaire

La formation de l'oothèque

Après l'accouplement, la femelle pond ses oeufs dans une structure protectrice appelée oothèque. Cette capsule, généralement beige ou marron, est fabriquée à partir d'une substance sécrétée par l'abdomen qui durcit au contact de l'air. Chaque oothèque peut contenir de 50 à 200 oeufs selon l'espèce. Notez que ce chiffre varie énormément selon l'espèce et que tous les oeufs ne sont pas viables. La Sinomantis denticulata (que nous sommes les seuls à proposer en Occident) ne propose qu'une vingtaine d'oeufs viables par oothèque. 

Ici une Prohierodula Picta et son oothèque GIGANTESQUE issue de l'élevage de votre humble serviteur. 

L'incubation et l'éclosion

Les oeufs passent par une phase d'incubation de plusieurs semaines à plusieurs mois selon les conditions environnementales. La température, l'humidité et la présence de prédateurs influencent la survie des embryons. Lorsque les conditions deviennent favorables, les larves émergent sous forme de nymphes, ressemblant déjà aux adultes mais en plus petite taille.

Ici une éclosion d'Astyliasula basinigra (mante boxeuse disponible ici)

Certaines espèces peuvent être TRES prolifiques. D'où un coût variable selon certaines mantes religieuses.

Le développement post-embryonnaire

Les différents stades larvaires

Les jeunes mantes passent par plusieurs mues avant d'atteindre le stade adulte (imago). Chaque mue permet une croissance et un développement progressif des appendices, notamment des pattes antérieures et des ailes postérieures. Les nymphes présentent déjà une morphologie proche des adultes mais sans ailes pleinement développées. Ici le terme nymphe désigne toute mante non adulte. Notez que comme pour la plupart des "insectes" le stade adulte représente la fin de la vie de l'arthropode et pas le début de celle-ci comme pour les humains. 

Illustration EXCEPTIONELLE des différents stades de vie d'une mante religieuse (probablement sphodromantis). Ah si seulement j'avais ce talent pour dessiner j'irais vivre en Thaïlande seul sur une montage pour dessiner des mantes religieuses ! 

La maturité sexuelle

Une fois le stade imago atteint, la mante religieuse est capable de se reproduire. La durée de vie d'une mante varie selon les espèces et les conditions de vie (captivité, climat, présence de prédateurs comme les araignées, oiseaux ou amphibiens). En moyenne, elle vit de six mois à un an. Notez qu'en élevage les bons éleveurs écarteront les spécimens les plus faibles, imitant ainsi la sélection naturelle, pour ne garder que les individus les plus forts et intéressants à reproduire.

Conclusion

La reproduction de la mante religieuse est un processus fascinant qui illustre parfaitement les stratégies adaptatives du monde des insectes. De la sélection du partenaire au développement des larves, chaque étape est cruciale pour la survie de l'espèce. Bien qu'elle soit surtout connue pour manger son mâle la reproduction de la mante religieuse est un procédé délicat et technique offrant en cas de succès une immense satisfaction à l'éleveur.

 

Prêt à tenter l'aventure ? Vous savez quoi faire 😁. Dans tous les cas on est toujours dispo sur les réseaux pour vous guider. 

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